Everyone's going to die : entre philo et humour british décalé...

Publié le par Noisette

Cette semaine j'ai été voir ça:

Bon je dois vous avouer que j'en ressors un peu mitigée, mi figue mi raisin un peu à l'image du film d'ailleurs.

L'histoire s'articule autour de deux personnages à la dérive, qui se retrouvent à un moment de leur vie dans une impasse, deux âmes perdues en somme.

On retrouve ainsi Mélanie incarnée par Nora Tchirner jeune allemande trentenaire qui vit dans une ville côtière de Grande Bretagne avec son petit ami artiste, elle est sans emploi et aspire à devenir "femme de" n'ayant pas trouvé d'autre vocation.

Mélanie, insatisfaite de sa vie où elle se contente de garder la nièce de son fiancé, va faire la rencontre de Ray interprété par Rob Knighton, chasseur de prime quadragénaire, viril, musclé et bronzé aux UV mais nul n'étant parfait, il a les cheveux gras et ne semble pas s'en préoccuper outre mesure. Son mariage bat de l'aile et il revient dans sa ville natale suite au décès de son frère pour voir sa famille mais également pour honorer un contrat de chasseur de prime.

Ces deux personnages vont donc se rencontrer et entamer des discussions décousues et incongrues au fil d'étranges balades. La mise en scène et les dialogues sont plutôt artificiels et l'humour et bien...on aime ou on n'aime pas...

Une seule scène comporte la dimension pholosophique du film : celle centrée sur Mélanie où celle ci explique à Ray où le non choix l'a menée. Elle vient d'une famille brillante et n'a pas su y trouver sa place. Elle ne trouve pas sa place non plus en entreprise, n'a pas de passion bien définie étant en fait intéressée par trop de choses. La multitude de choix qui s'offre à elle est un frein et plutôt que de choisir elle préfère fuir, fuir le regard familial, fuir l'ombre de l'échec pour venir en Grande-Bretagne et accepter d'épouser son compagnon mais ce choix demeure un non choix et Mélanie erre dans la ville comme elle erre dans sa vie, l'estime d'elle même au plus bas.

C'est ainsi la pression sociétale à la réalisation de soi qui se trouve pointée du doigt, pression qui semble avoir parfois l'effet contraire que celui escompté puisqu'il mène à l'échec et à la dépression.

Ray quand à lui porte le poids de la culpabilité suite au décès d'un membre de sa famille, il choisit aussi la fuite géographique mais il ne peut échapper à son propre jugement, sans doute le plus sévère. Il ne veut pas de la solitude mais il ne sait faire autrement que fuir.

Plus largement le film pointe à mon sens le fait que pour arriver à vivre, il faut savoir assumer ce que l'on est et accepter son passé au péril de tomber dans la spirale de l'auto jugement et de l'auto destruction. Finalement rien n'est si grave puisque Everyone's going to die...

En bref si vous aimez un peu la psycho/philo, les quadragénaires, les dépressifs et l'humour anglais allez-y sans hésiter sinon abstenez vous ! 

Publié dans Cinéma Nouveautés

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